Le meurtre est un crime particulièrement grave et tous nos lecteurs seront d’avis que nous devrions viser une diminution de son occurrence dans nos sociétés. Un groupe est cependant venu détourner cette lutte contre la violence mortelle depuis quelques mois et se sont dotés d’un mot puissant.
Féminicide.
Nous utilisons couramment le mot homicide, qui désigne un meurtre. Nous nous sommes dotés de mots pour décrire certaines catégories de meurtres que nous trouvons collectivement plus grave que d’autre. Difficile de ne pas particulièrement s’indigner face au meurtre d’un enfant (infanticide). En effet, un enfant peut espérer vivre un grand nombre d’années, est très souvent sans défense et vit dans une certaine innocence. Nous jugeons ces meurtres plus sévèrement que celui d’un adulte.
Un individu tuant son propre parent (parricide) cause aussi beaucoup d’indignation. Nous jugeons très défavorablement un meurtre commis envers une personne ayant contribué à notre existence et à notre croissance durant nos premières années de vie. Pour toute personne ayant vécu au sein d’une famille aimante il s’agit d’un acte encore plus incompréhensible qu’un meurtre d’un adulte sans lien familial.
Depuis quelques mois, des groupes d’intérêts tentent de faire du pouce sur ce concept en nous enfonçant dans la gorge le mot féminicide, soit le meurtre d’une femme. L’existence même de ce mot est une tentative de nous faire accepter que le meurtre d’une femme est plus grave qu’un meurtre régulier, ou qu’il serait plus fréquent.
Réglons rapidement la question de la gravité. Un meurtre d’une femme adulte est tout aussi grave que celui d’un homme adulte, point. Un meurtre est un acte maléfique et grave qui doit être sévèrement puni. Il n’est pas fondamentalement plus acceptable de tuer un homme que de tuer une femme. Pas plus qu’il n’y a une différence d’acceptabilité entre tuer une personne d’une origine ethnique que quelqu’un d’une autre origine. Ou d’une autre religion. Ou d’une autre orientation.
Nous entendons souvent parler d’hommes qui tuent leur conjointe. Ces meurtres doivent être sévèrement punis comme n’importe quel autre homicide. Mais le poids médiatique de ces crimes laissent croire que ces conjoints tueurs seraient les macabres auteurs d’une hécatombe de femmes à travers le monde.
Selon vous, les femmes représentent quel pourcentage des victimes d’homicide à travers le monde? 45%? 50%? 60%?
Selon les données compilées en 2013 de l’United Nations on Drugs and Crime, les femmes représentent 21,3% des victimes d’homicides sur la planète.
Lorsqu’on essaie de faire passer ces meurtres comme plus préoccupants que les meurtres d’hommes, on tente d’implanter dans le subconscient collectif que la vie d’une femme vaut quatre fois plus que la vie d’un homme. Il peut paraitre ridicule de créer un étalon de valeur de la vie de chacun, selon le sexe ou autres caractéristiques, mais la culture woke nous a montré depuis plusieurs années que la comptabilité de la valeur d’une vie est une notion très fondamentale à leur vision du monde.
Si nous voulons réduire la violence homicidaire dans notre monde, et qu’on veut absolument viser un groupe précis, attaquons nous à la violence des hommes envers les hommes, qui est plusieurs fois plus mortel à chaque année que celle des hommes envers les femmes.
Ne tombons pas dans leur piège. Toutes les vies comptent. Et nous naissons tous avec une ardoise vierge, avec la même valeur que celle de n’importe qui d’autre à leur naissance. Nos choix de vie et nos actes détermineront ensuite notre valeur et non des données démographiques.