Cette année a été jusqu’ici chargée en émotions, et il semble que ce ne soit pas près de changer. Avec les règlements poussés par nos gouvernements sous prétexte de vouloir notre bien, au point même de nous enlever le droit de célébrer le Jour de l’An avec nos familles et possiblement même nous enlever en plus le droit de célébrer Noël avec ceux que, pour plusieurs d’entre nous, nous n’avons pas eu la « permission » de voir de toute l’année; l’irritation des citoyens est à son comble.
Surveillance policière
Ces dernières semaines des vidéos d’abus récents de la part des forces policières dans le cadre des mesures anti-Covid ont fait surface. Hier j’ai aussi vu une vidéo filmée ici au Québec où l’on entend une Québécoise insultée de voir plusieurs groupes de policiers qui se tenaient debout à faire le pied de grue de façon imposante comme pour chercher à pincer des dissidents. On entend la femme qui les filme affirmer à répétitions que c’est de l’intimidation évidente. Lorsque les policiers lui disent de circuler, elle répond qu’elle est dans ses droits et qu’elle respecte la distanciation. Malgré tout, probablement agacés par ses remarques, des agents décident de la mettre aux arrêts, non pas sans des protestations de sa part.
Mon point ici n’est pas de savoir si son arrestation était méritée; ça, je l’ignore. Cependant, cette vidéo a débuté par une présence imposante de policiers aux regards sévères face à des citoyens ne semblant être coupable d’aucun acte de violence. Cette scène peut certainement être irritante pour de simples citoyens qui sont dans leurs droits.
Ma question ici est : est-ce que cette façon de faire de plus en plus récurrentes de la part des autorités est réellement sage pour la coopération et la paix sociale? Voyons si nous pouvons ici tirer leçon d’un passage de l’histoire.
La Révolution américaine
Dans les années précédant la Déclaration d’indépendance des Américains, les colonies étaient sous occupation britannique. Après avoir vécu plusieurs guerres, le Roi Georges III se retrouva avec une armée en surnombre et décida donc d’en envoyer une partie sur le continent américain pour y renforcer son autorité. (Notez que j’évite plusieurs détails.) Je résumerais ce qui arriva dans les temps suivants comme ceci :
Au début les colonies ne refusaient pas de demeurer sous la couverture de l’Empire britannique. Après tout, c’était censé leur offrir une certaine sécurité. Seulement voici où ma comparaison se fait : le Roi a commencé à demander à ses militaires d’imposer des exigences de plus en plus nombreuses et rigides envers les occupants des colonies. Le résultat fut que progressivement ces soldats n’avaient plus l’air d’être là pour la sécurité du peuple. Au contraire ils avaient plutôt l’air plus d’une force de répression envers le peuple que d’une forme de sécurité. Progressivement la grogne et l’amertume s’installèrent au sein du peuple envers les soldats ET face au gouvernement britannique.
Graduellement, les élus du Parlement, au sein duquel les colonies n’avaient aucune représentation, imposèrent de plus en plus de règlements et de mesures et se servèrent encore des soldats pour faire obéir le peuple. Cela fit croitre encore plus les tensions avec les citoyens. Il régna une nette impression que les soldats n’étaient vraiment plus dans leur intérêt et les escarmouches commencèrent. Il est rapporté qu’effectivement certains soldats abusaient de leur autorité. Ceci atteint un point culminant lors du massacre de Boston en 1770, là où des soldats pris à partie par un groupe de patriotes répliquèrent en ouvrant le feu sur la foule, tuant ainsi cinq personnes. Cette nouvelle fit le tour des colonies et le projet de révolte fut éventuellement mis en place pour mettre ce gouvernement à la porte. (Heureusement que les armes à répétition n’étaient pas encore disponibles sinon il y a fort à parier que le nombre de décès aurait été plus élevé que cinq.)
Je crois que ce qui se passe au Québec en ce moment est un sentiment assez similaire avec celui que vivaient les citoyens de l’époque de cette révolution. De plus en plus de gens ne voient les policiers que comme des agents de répression anti-Covid. Si jamais on enlève aux Québécois le droit de célébrer Noël en famille, on peut parier que ce nombre de personnes augmentera grandement. (Il est hors de question que j’utilise le mot « permission » pour parler d’un droit.)
Le mauvais exemple de la France
Un article qui dénonce un problème propose idéalement une solution. Dans ce but je prends l’exemple de la France. Son cas est probablement pire que celui du Québec. Déjà qu’Emmanuel Macron veut enlever aux citoyens le droit aux gens de filmer les policiers dans le cadre de leur travail, mais en plus leurs forces policière sont très misérablement formées. En effet, le corps policier là-bas réussit à faire la une des journaux français à un rythme effarant! La raison pour ça, selon le site Brut.news, est que les policiers de France se font enseigner à se faire respecter par la force.
En comparaison, l’Allemagne et le Danemark apprennent à leurs policiers à communiquer et à établir la confiance afin de gagner le respect. Là où les agents français utilisent des grenades de désencerclement, des gaz lacrymogènes, et des balles à impacts réduits, et sont parmi les plus armés dans toute l’Europe; les Allemands, eux, utilisent uniquement les lances à eau pour disperser les foules. Aucune autre arme, pas même de boucliers. (À noter qu’uniquement durant la crise des Gilets jaunes l’utilisation des balles à impacts réduits a causé vingt-cinq yeux crevés!)
L’Angleterre, elle, a peut-être appris de la révolution américaine, car dorénavant elle prônerait le « policy by consent », qui est fondé sur la confiance que la population porte aux corps policiers.
Nous devons comprendre qu’entre citoyens et policiers et aussi entre manifestants et agents de l’ordre, il existe la question fondamentale de « relation ».
Redéfinir la relation
Il faut en tenir vigueur, car même si certains ne la voient pas, elle est présente en tout temps quand même. Rien ne sert de passer à côté, il faut l’aborder le sujet et établir des bases relationnelles, et ces bases ne peuvent se résumer à « Tu m’obéis ou je te jette dans une cage ». Elle ne peut non plus se limiter à « C’est moi qui paie ton salaire ». Ces deux options ne fournissent aucune base d’entente.
Les policiers ne sont pas l’autorité; ils sont les représentants de l’autorité. Nos élus doivent commencer à prendre la volonté des électeurs en prise de comptes.
Même parmi les forces de l’ordre on entend des policiers dirent qu’ils en ont assez de jouer les harceleurs pour le gouvernement. Nos élus doivent revoir leurs positions et même reconsidérer la place du gouvernement. Celui-ci existe à la base pour défendre les lois. (En passant, nous n’élisons pas des représentants pour « inventer » une multitude de lois additionnelles et sans fin.) Les paliers de gouvernance doivent aussi comprendre qu’ils sont censés être sous les limites que leur IMPOSE la Constitution du pays! Ils ne sont PAS la Constitution, ni n’ont le droit de créer d’autres constitutions parallèles si ces dernières vont à l’encontre de celle du pays où ils se trouvent. Apprenons du passé et cessons d’antagoniser les citoyens au-delà de leur tolérance. Un état policier n’est pas souhaitable.