MBC à TLMEP (2ème partie)

10 décembre 2020
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Nous avons terminé la première partie de ce retour sur les leçons de Mathieu Bock-Côté en parlant des « woke », qui selon lui, agissent comme de petits inquisiteurs qui montent des listes d’interdits et qui mènent des campagnes de dénigrement à temps plein.

« Si l’on n’adhère pas à la théorie du moment, on est repoussé à droite », dit-il. « Tout ceci apporte dans les institutions et entreprises une culture de l’autocensure ».

 Génération indignée

Déjà en janvier 2012 un article du quotidien « Le Devoir » dénonçait le mouvement des indignés comme étant un phénomène répandu sur toute la planète. On y mentionne qu’un prestigieux magazine a même désigné « l’indigné » comme étant la personnalité de l’année 2011.

Plus près de nous, souvenons-nous que 2012 avait été l’année des indignés aux Carrés Rouges. Certains, tels que Gabriel Nadeau-Dubois, s’en sont fait une carrière politique, surtout au sein du parti politique Québec Solidaire.

Toutefois, M.B.C. explique que quoi qu’en font les indignés, la politique n’est pas une croisade du bien contre le mal. C’est plutôt un désaccord sur des objectifs ou sur les moyens d’y arriver, mais au sein duquel on accepte d’être en débat. Le sociologue mentionne au passage que ce qui est censé être du débat de nos jours ressemble davantage parfois à des séances d’exorcismes.

En sarcasme il laisse entendre qu’on devrait peut-être ériger toute une liste des interdits auxquels nous devrions nous soumettre et des permis que nous serions censés être obligés d’adopter sans quoi sans quoi nous risquerions de nous faire accuser de toutes les « phobies ». (Homophobie, transphobie, grossophobie, xénophobies, etc.)

Le titre d’un livre

Quelques références furent faites sur le sujet de l’enseignante suspendue le mois dernier pour avoir cité le mot « en N » dans le cadre de son cours, (Verushka Lieutenant-Duval, de son nom) et surtout sur cette journaliste canadienne-anglaise du réseau CBC qui a reçu un blâme à la fin du mois de juin dernier pour avoir prononcé le même mot en citant le titre du livre de l’auteur québécois Pierre Vallières; Nègres blancs d’Amérique.

Manifestement, Bock-Côté ayant été enseignant, il condamne le traitement qu’on subit ces personnes. Prononcer le titre d’un livre n’est pas un manque de respect, mentionne-t-il. Insulter quelqu’un avec le même terme en est un.

L’intention fait l’insulte

Il y a un principe à retenir ici. On doit cesser de faire comme si l’insulte venait de l’oreille qui l’entend; l’insulte vient de la bouche qui la dit. Avec le titre de ce livre, une oreille a entendu une insulte là où une bouche a uniquement lu le titre d’un livre. Les Indignés voudrait dicter les conduites à partir de leurs différentes interprétations; à partir de la manière dont ils choisissent d’interpréter les choses et les gens. Or, le manque de respect nait toujours de l’intention derrière le geste. Le problème est que les Wokes indignés prétendent que l’intention était mal.

Ne vous est-il jamais arrivé qu’une personne soit insultée par vos paroles, uniquement parce qu’elle avait mal entendu vos propos?

Le tribunal populaire des procès d’intention

Croire que quelqu’un a voulu nous manquer de respect ne signifie pas qu’il l’ait réellement fait. C’est une vérité. Le problème avec cette tendance pernicieuse est celui-ci : on tente de renverser cette vérité et on  met « l’intention » entre les mains de gens qui ne sont même pas les auteurs des paroles en question.

Ceci fait d’un sujet quelque chose de tout à fait subjectif; d’une vérité qui devient variable d’un individu à un autre. Qui saurait défendre ses intentions devant un tel tribunal? Un tribunal où les juges peuvent changer les définitions et les règles comme ils souhaitent et ad nominem* (voit définition) jusqu’à réussir à obtenir un verdict de culpabilité? Cela devient donc non pas une recherche de la vérité, mais bien plutôt un procès d’intention* dans lequel l’accusé ne peut se défendre, ni avec la vérité, ni d’aucune autre manière. Les auteurs de telles accusations condamnent leurs victimes à l’avance. Comprenons-nous ce que ça implique?

La différence et tout aussi importante que celle entre une accusation de meurtre prémédité et/ou une accusation de simple homicide involontaire.

* Procès d’intention : Wikipédia définit ce terme comme suit : « En philosophie, le procès d’intention est un sophisme* consistant à invoquer le discrédit sur une personne en lui prêtant des intentions inavouables et condamnables, dans quelque domaine que ce soit. »

* Sophisme : Un sophisme est un procédé rhétorique, une argumentation, à la logique fallacieuse. C’est un faux raisonnement qui porte en lui l’apparence de la rigueur, voire de l’évidence, mais qui n’est en réalité pas valide au sens de la logique, quand bien même sa conclusion serait pourtant « vraie ».

*ad nominem :  La locution latine argumentum ad hominem désigne un argument de rhétorique qui consiste à confondre un adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes en vue de le confondre.

J’ajoute les versions anglaises de ces définitions car elles sont aussi intéressantes.

Merriam-Webster : Definition of ad hominem (Entry 1 of 2)1: appealing to feelings or prejudices rather than intellect

« an ad hominem argument »

2: marked by or being an attack on an opponent’s character rather than by an answer to the contentions made

« made an ad hominem personal attack on his rival »

Sur la notion de racisme systémique

Mathieu Bock-Côté mentionne que selon lui la notion de racisme systémique est un concept bancal. Qu’est-ce qu’un concept bancal? Le terme bancal se dit au sujet de jambes de longueur tordues ou inégales. Se dit aussi de choses qui ne repose pas sur une assise stable ou encore d’un raisonnement peu fiable.

Il réduit au silence la possibilité d’accuser la société québécoise d’avoir profité de « privilèges blancs » puisque des Blancs de plusieurs souches et nations ont été les défricheurs de cette terre, se sont battus (même entre blancs) pour elle. Ils en ont été les explorateurs, les laboureurs, ceux qui ont enlevé les pierres et ainsi de suite. N’oublions pas que contrairement à nos voisins du Sud de la frontière, nous avons eu que très peu d’esclaves de couleurs au Québec.

Mais sur ce sujet; celui des gens gauchistes qui accusent de racisme systémique et aiment à parler « d’inclusivité », j’ai adoré ce rapide clin d’œil que Mathieu a envoyé à ses deux hôtes en mentionnant quelque chose se résumant ainsi :

N’est-il pas étrange que l’on entende tellement parler d’inclusivité de ceux qui sont différents, mais qu’on entende si peu parler de l’inclusivité des différentes idées???

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Actualités · Conservatisme · Médias sociaux

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