Il y a une habitude que l’on retrouve chez certaines personnes lorsque l’on parle de « droits » et c’est l’habitude d’inventer des droits qui n’en sont pas.
Les droits VS les « doua »
« Inventer » des droits arrive plus souvent qu’on pense et pourtant chers lecteurs, ce n’est pas parce qu’on dit « J’ai « l’doua » que la chose en question fait vraiment partie des Droits.
Même chose lorsqu’on entend : « Tout le mon de devrait avoir le droit de… ». Ce n’est pas parce que ça sonne légitime que ça peut être placé parmi les droits de la personne. Par exemple si on dit : « Tout le monde devrait avoir droit à une maison où faire vivre sa famille » ; c’est bien intentionné, mais dans les faits qui paiera pour ces maisons ? Ce serait utopique et ça ne saurait consister en un « droit ».
Seulement voilà, en cette époque riche de possibilités on entend des gens répéter des phrases comme « Dans la vie, tu peux devenir TOUT ce que tu veux si tu y crois vraiment ». C’est une bonne phrase, mais à la condition de la définir. Si la persévérance peut effectivement nous mener à accomplir des exploits, elle ne saurait nous permettre de devenir littéralement n’importe qui. Prenez par exemple le jeune qui rêve de devenir une étoile de basketball professionnelle. Il aura beau s’entrainer au basketball depuis sa plus tendre enfance, mais si, en devenant adulte, sa croissance le laisse à une grandeur de 5’ 2’’ (environ un mètre 57) la réalité est qu’il ne pourra jamais être une étoile de la NBA.
« Reality Check » : il ne pourra jamais non plus courir plus vite que Usain Bolt. La vie est ainsi faite. C’est d’ailleurs pour ça qu’on ne peut garantir certains faits de la vie et de la vie en société simplement en inventant des droits ; nous ne sommes pas Dieu. Pourtant plusieurs ne veulent pas comprendre ça et causent parfois plus de tort de parler en ce sens et faire comme si c’était le cas.
C’est le cas de Madeleine Pilote-Côté qui a gagné un concours pour offrir un poste de chroniqueur ou chroniqueuse organisé par le Journal de Montréal. Depuis, je m’étouffe parfois avec mon café lorsque je la lis, ce qui, Dieu merci, est toutefois rare.
Dans sa chronique du 1er février elle signe un billet intitulé : « Le droit d’être qui tu veux ». Or, elle ne parle pas ici du droit de « devenir » ingénieur ou professionnel dans un domaine quelconque, non ; elle parle bel et bien d’ÊTRE.
D’entrée de jeu elle ouvre avec la phrase suivante :
« Jeudi, j’ai annoncé une merveilleuse nouvelle à Gustave, mon filleul de 5 ans : il a le droit d’être qui il veut et d’être reconnu par l’État !
D’ici le 31 décembre 2021, suite à une décision de la Cour supérieure du Québec, il sera entre autres moins ardu pour les personnes trans de mettre à jour leur identité de genre dans les papiers officiels de l’état civil. Sur les certificats, les personnes qui ne se considèrent ni homme ni femme (les personnes non binaires) pourront s’identifier autrement. »
Déjà j’aurais cru que ce n’est pas le rôle d’une marraine d’inculquer ça au fils de quelqu’un d’autre, mais en plus ; 5 ans ??? À 5 ans tu es encore habituellement en questionnement sur qui tu es, n’est-ce pas un peu tôt pour remettre en question l’identité de l’enfant à ses propres yeux ?
Le droit de ne pas « se sentir » invisibles ?
M.P-C continue : « De tout temps, des individus se sont sentis invisibles dans la société. Il était temps qu’on donne à ces personnes constamment marginalisées la possibilité d’être visibles. »
Ah, la victimisation, notre jeune Woke a toutes les caractéristiques qui sont propres aux œillères wokes de plusieurs. Oui des gens se sentent invisibles et c’est même par choix pour certains. Autres caractéristiques gauchistes : faire primer les sentiments des gens. Les gens se « sentent » jugés, d’autres se sentent harcelés. On « sent », on sent beaucoup, alors le gouvernement doit faire quelque chose. Faites-nous sentir visibles ! Rendez-nous non binaires ! Différents !
La chroniqueuse diplômée… de l’école de l’humour continue en disant que cette décision de l’état « donne un bel exemple aux enfants » (j’imagine que les enfants attendaient tous après cette décision ?) « même s’il reste bien du chemin à faire » (toujours selon ses écrits.)
Plus loin elle explique ces priorités : « Lorsqu’on n’associera pas automatiquement la couleur bleue aux petits garçons et le rose aux petites filles… »
(Non, mais qui est-ce que ça regarde ? Peut-on laisser quelques droits aux parents aussi ?!?)
« Lorsqu’on accueillera sans jugement les questionnements de tous à propos du sexe qui leur a été assigné à la naissance… »
Un autre mensonge. La vérité est qu’un sexe n’est pas assigné, il est simplement constaté… par un expert médical en plus. La honte ! (Sarcasme)
Il existe des exceptions de bébés qui naissent intersexués, mais avec la technologie que nous possédons désormais en génétique, on pourra déterminer s’ils sont vraiment trans ou s’ils ont des chromosomes genrés. Là ce sera la réalité biologique qui parlera et non pas le supposé droit d’être ce que l’on veut.
Voyons sa conclusion :
« Gustave, tu peux être un garçon aux cheveux longs ou une fille qui aime les livres d’action. Tu peux même n’être ni un garçon ni une fille parce que, tu sais quoi ? Tu es avant tout une personne. »
Chers lecteurs je réalise que ça sonne bien, dit comme ça. Cependant nous sommes tous des personnes avant tout, et ce fait ne nous rend pas quelque chose d’autre que ce que nous sommes réellement. Quand j’étais enfant, mon copain Gilles, qui, lui aussi, était… une personne, a décidé d’être Superman. Il a donc attaché une serviette de plage à son cou en guise de cape, est grimpé dans l’arbre le plus gros de leur domaine, et s’est envolé… vers le sol. La personne de Gilles aura conclu, par sa jambe cassée, que ni être une personne, ni se « sentir » quelqu’un d’autre, ne change pas les faits scientifiques.
Conclusion
Dans mon dernier article, je parlais justement de l’inondation actuelle de chroniqueurs qui fait que plusieurs me semblent surévalués. Le texte de mademoiselle Pilote-Côté a tendance à passer pour convaincant justement parce qu’il est bien écrit. En effet c’est un peu pour sa plume qu’elle avait remporté le concours qui lui a valu une colonne dans le journal.
Mais c’est justement ce que je déplorais ; ce n’est pas tout d’avoir une plume efficace ; il faut que la personne qui la tient ait la connaissance et le contenu qui ne vient qu’avec l’expérience. Madeleine Pilote-Côté a remporté ce concours à environ 22 ans. Elle a du contenu pour son âge et n’est certes pas une personne vaine, mais il y a des choses qui ne viennent qu’avec des années d’expérience et l’expérience des années.
En ces temps où l’on encourage les gens à l’acceptation de soi et à s’aimer comme ils sont, il ne faudrait pas que le supposé droit à être qui tu veux signifie en fait le droit de ne plus être qui tu es vraiment.