Le 2e Amendement est probablement le plus connu des amendements du Bill of Right. C’est celui qui est sans doute le plus en contraste avec les autres pays Occidentaux. Il enseigne néanmoins une grande leçon pour le conservatisme et pas seulement aux États-Unis.
Et c’est plus profond qu’une simple histoire d’armes à feu.
Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé.
– Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique traduit en français
Ici encore nous remarquons que le texte de l’amendement n’indique pas ce que le gouvernement a le droit de faire mais indique ce qu’il n’a pas le droit de faire (« …ne doit pas être transgressé »).
On entend souvent que le Deuxième Amendement donne à la population le pouvoir de protéger le Premier. C’est une façon intéressante de l’analyser mais c’est incomplet. Il y a en effet une signification bien plus importante que cela.
Le texte des Pères Fondateurs dit que peu importe les services que le gouvernement peut offrir, nous somme ultimement le premier responsable de notre propre sécurité et de celle de notre famille. Qu’importe les forces policières que le gouvernement peut mettre en place nous sommes la personne qui doit être à l’affut avant n’importe qui d’autre des dangers qui nous entourent.
Nous sommes les tout premiers responsables de notre sécurité, mais aussi de notre bonheur, de nos rêves, de nos choix de carrière, de notre santé. L’amendement reconnait que chaque être humain a un pouvoir prioritaire sur sa propre vie. Ce n’est pas à un gouvernement ou à la société de choisir le chemin sur lequel nous marcherons. Notre vie n’est pas un outil dans les mains de l’état. Nos vies nous appartiennent et nous pouvons l’utiliser pour réaliser nos propres aspirations et non celles des autres.
Au Québec en 2020 (et sans doute à bien d’autre place dans le monde) la notion de responsabilité en terme de santé a été renversée sans que le mouvement conservateur ne réagisse.
En effet, attraper Covid-19 serait désormais la responsabilité de notre entourage. Les gens qui ne portent pas de masques, les gens qui ne gardent pas leurs distances, les gens qui ne toussent pas dans leur coude. C’est au point où bien des citoyens ont entrepris la chasse aux « covidiots », qui seraient les seuls et uniques responsables de notre santé.
Pourtant, nous sommes les tout premiers responsables de notre santé. Si je veux avoir zéro % de chance d’attraper le virus, je sais quoi faire. Je serais enfermé chez nous, n’accueillerais personne chez moi, commanderais tout en ligne et laisserais toutes mes commandes en quarantaine avant de les déballer. Bien sûr, cette vie serait insoutenable pour la plupart d’entre nous. Mais à partir du scénario zéro risque c’est à chacun de déterminer le niveau de liberté (et de risque) que nous sommes prêt à prendre. Suis-je prêt à aller au dépanneur et de prendre le risque de croiser un monsieur qui ne porte pas bien son masque? C’est mon choix, pas celui du monsieur en question. Suis-je prêt à côtoyer mon enfant qui va dans des fêtes privées sans trop se soucier de la pandémie? C’est aussi mon choix et un risque que j’accepte de prendre. Si mon enfant me donne le virus ce serait d’abord ma faute et ma responsabilité. Tous et chacun faisons actuellement des choix qui comportent un certain niveau de risque.
D’accuser la société ensuite de la transmission du virus relève d’une hypocrisie encouragée par le socialisme ambiant.
Et c’est un piège.
Déjà, le discours socialiste a pris beaucoup de place. On est désormais familiers à l’argumentaire disant que comme le gouvernement est le premier responsable de notre santé et que celui-ci n’est plus en mesure de tenir cette promesse envers nous, il se donne désormais le droit de forcer des comportements à toute la population. On invite les « covidiots » à refuser de se faire soigner. Un ancien chef d’un parti soi-disant de droite invitait même à les placer dans un camp de concentration.
À chaque fois qu’on se déleste d’une responsabilité sur notre propre vie le socialisme en profite pour gruger une partie de notre liberté. Il ne rate aucune occasion et ne donne jamais aucune chance.
Le Deuxième Amendement va bien plus loin que le droit de posséder une arme à feu. Il parle d’abord et avant tout du droit (et du devoir) de se posséder soi-même.